Comment animer une turlutte pour la pêche du calamar ?

Comment animer une turlutte pour la pêche du calamar ?

La pêche du calamar, souvent appelée eging (du japonais ika eging), est une discipline à la fois fine et technique. Elle repose sur la maîtrise de l’animation de la turlutte, une imitation de crevette munie de crochets sans ardillons, destinée à séduire les calamars et seiches.
Bien que la turlutte soit un leurre passif, son efficacité dépend presque entièrement de la manière dont on l’anime.

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1. Le matériel adapté

La turlutte

Il en existe deux grandes catégories :

  • Turlutte plombée (casting jig) : utilisée depuis le bord, elle coule plus vite et permet de pêcher profond.

  • Turlutte flottante ou suspendue (egi) : plus utilisée en bateau, ou combinée à une turlutte plombée sur un montage tandem.

Taille :

  • Turluttes “2.5” à “3.0” pour des calamars petits à moyens (20–30 g).

  • Turluttes “3.5” à “4.0” pour les gros spécimens ou en conditions profondes.

Ligne et bas de ligne

  • Tresse fine : PE 0.6 à 0.8 (équiv. 8 à 10/100).

  • Bas de ligne fluorocarbone : 1,5 à 2 m en 25–30/100.

  • Émerillon rolling : évite les vrillages dus aux animations rapides.

Canne et moulinet

  • Canne eging de 2,4 à 2,7 m, action de pointe, puissance 5–20 g.

  • Moulinet taille 2500–3000 avec frein fluide, pour ressentir la touche subtile des calamars.

2. Comprendre le comportement du calamar

Le calamar chasse en embuscade ou en chasse active, souvent à proximité du fond, entre deux eaux ou près des sources lumineuses (ports, digues, zones de courant).
Il est attiré par :

  • Les mouvements irréguliers et rapides (imitant une crevette fuyant)

  • Les pauses où la turlutte redescend doucement, imitation d’un crustacé blessé

C’est l’alternance de vibrations, accélérations et descentes naturelles qui déclenche l’attaque.

3. Les animations de base

Étape 1 : Le lancer et la descente

  • Lancer la turlutte et la laisser couler jusqu’à la profondeur souhaitée (souvent le fond).

  • Surveiller la bannière : si elle se détend brutalement, c’est peut-être déjà une touche !

Étape 2 : L’animation “jerk and fall”

C’est la technique la plus utilisée :

  1. Quand la turlutte touche le fond, donner 2 à 3 tirées sèches du scion vers le haut (“jerks”) pour la faire bondir.

  2. Puis relâcher la ligne pour laisser redescendre le leurre naturellement (la “fall”).

  3. Répéter le cycle : jerk – pause – jerk – pause.
    ⏳ Pause de 2 à 5 secondes selon la profondeur et l’activité.

💡 Astuce : Les touches surviennent pendant la descente, quand la turlutte plane lentement.

4. Variantes d’animation

Animation “slow lift”

  • Soulever la turlutte lentement de 1 à 2 m, puis la laisser redescendre en planant.

  • Idéal par temps froid ou lorsque les calamars sont peu actifs.

Animation “twitching” (petits coups de scion)

  • Petites secousses rapides et courtes, pour donner de fines vibrations.

  • À utiliser en eau claire ou sur les calamars méfiants.

Animation “agressive”

  • 3 à 5 grands jerks puissants, canne haute, suivis d’une pause plus longue.

  • Très efficace quand les calamars sont en chasse active ou en pleine eau.

Animation “fond gratté”

  • Faire toucher le fond à la turlutte, la soulever de 30 cm à 1 m, et recommencer.

  • Excellent pour la seiche et les calamars en bord de digue.

5. Adapter son animation aux conditions

Condition Animation conseillée Couleur de turlutte
Nuit, port éclairé Slow lift + pauses Rose, orange fluo
Eau claire, jour Twitching léger Naturel (vert, brun, bleu)
Courant fort Jerk appuyé, turlutte plombée Rouge, glow
Eau froide Animations lentes Naturelles ou phospho
Eau chaude Animations rapides Colorées, contrastées

6. Conseils de pros

  • Toujours pêcher en tension : même en descente, gardez un contact léger pour sentir la touche.

  • Variez les vitesses et amplitudes : les calamars réagissent différemment selon les jours.

  • Ne ferrez pas violemment ! Le calamar n’a pas de bouche osseuse : un simple levé de canne ferme suffit.

  • Pêchez à la tombée de la nuit ou à l’aube : ce sont les meilleures heures d’activité.

  • Changez de turlutte régulièrement : poids, couleur, taille… jusqu’à trouver le bon combo.

Conclusion

Animer une turlutte pour le calamar, c’est avant tout trouver le bon rythme entre vivacité et légèreté.
Une main trop brutale effraiera le céphalopode, tandis qu’une main trop molle ne l’attirera pas.
L’essentiel est de donner vie à votre leurre : qu’il semble être une crevette nerveuse, blessée ou sur le point de fuir.

Avec de la pratique, vous saurez lire la mer, sentir la touche subtile — et vivre la magie de voir un calamar phosphorescent monter à la surface, turlutte bien accrochée aux tentacules. 🦑✨


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