Que vous soyez pêcheur amateur ou confirmé, il est essentiel de respecter l’animal jusqu’au bout, même au moment de le mettre à mort. Une mise à mort rapide et sans douleur est non seulement plus éthique, mais elle améliore aussi la qualité de la chair pour la consommation. Voici un guide détaillé pour tuer un poisson sans souffrance, en respectant les recommandations des spécialistes.
Pourquoi est-il important de tuer un poisson sans douleur ?
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Respect du bien-être animal : Même si le poisson est destiné à être mangé, il mérite d’être traité avec respect. Une mise à mort rapide limite son stress et sa souffrance.
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Qualité de la chair : Un poisson stressé ou agonisant libère des toxines qui altèrent la texture et le goût de la chair.
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Légalité : Certaines réglementations imposent des méthodes d’abattage sans cruauté, notamment dans la pêche professionnelle.
Les méthodes détaillées pour tuer un poisson sans douleur
1. La percussion crânienne (assommage)
Principe :
Un coup sec et précis sur la tête du poisson, entre les yeux, provoque une perte de conscience immédiate.
Comment faire ?
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Utilisez un objet solide et non tranchant : petit maillet, bâton, pierre plate, ou outil spécifique vendu en magasin de pêche (« priest » ou assommoir).
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Placez le poisson sur une surface stable.
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Visez le sommet du crâne, juste derrière les yeux.
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Donnez un coup franc, ni trop fort (pour éviter d’écraser le poisson), ni trop faible (pour ne pas le blesser sans l’assommer).
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Vérifiez l’absence de réaction et l’arrêt des mouvements des opercules (branchies).
Avantages :
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Méthode rapide et efficace pour la plupart des poissons de taille moyenne ou grande.
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Facile à réaliser sur le terrain.
Limites :
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Moins adaptée aux petits poissons, chez qui la précision est difficile.
2. La méthode Ikejime (jonchage)
Principe :
Technique japonaise traditionnelle, l’ikejime consiste à détruire le cerveau et la moelle épinière du poisson pour provoquer une mort instantanée et éviter toute souffrance ou contraction post-mortem.
Comment faire ?
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Après avoir immobilisé le poisson (idéalement après une percussion crânienne), insérez une tige fine, une aiguille ou un pic métallique entre les yeux, en direction du cerveau (angle d’environ 45° vers l’arrière).
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Remuez légèrement pour bien détruire le cerveau.
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Pour parfaire la méthode, introduisez ensuite une tige métallique fine le long de la colonne vertébrale (par le trou créé ou par l’arrière du crâne) pour détruire la moelle épinière.
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Cette étape stoppe les signaux nerveux et évite les spasmes musculaires.
Avantages :
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Méthode la plus respectueuse du poisson.
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Permet d’obtenir une chair de très grande qualité, sans goût de stress.
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Reconnue par les chefs et les amateurs de sashimi.
Limites :
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Demande un peu d’entraînement et du matériel adapté (aiguille, tige fine).
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Moins adaptée aux très petits poissons.
3. La dislocation cervicale (pour petits poissons)
Principe :
Casser la nuque du poisson provoque une perte de conscience immédiate.
Comment faire ?
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Saisissez fermement le poisson.
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Placez un doigt dans la bouche et l’autre main sur la tête.
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Pliez la tête vers l’arrière d’un coup sec pour casser la colonne vertébrale.
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Si possible, complétez par une destruction du cerveau (jonchage).
Avantages :
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Rapide et efficace pour les petits poissons.
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Ne nécessite pas d’outil particulier.
Limites :
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Moins efficace sur les poissons plus gros ou à la colonne vertébrale solide.
4. La décapitation rapide
Principe :
Sectionner la tête du poisson juste derrière les branchies, en coupant la moelle épinière.
Comment faire ?
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Utilisez un couteau bien aiguisé.
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Placez le poisson sur une surface stable.
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Coupez net derrière la tête, en une seule fois.
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Si possible, détruisez le cerveau avec une aiguille.
Avantages :
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Méthode efficace pour les poissons de taille moyenne.
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Rapide si le couteau est bien aiguisé.
Limites :
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Peut être salissant et nécessite une bonne maîtrise du geste.
Les méthodes à proscrire
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Asphyxie à l’air libre : Laisser un poisson hors de l’eau jusqu’à ce qu’il meure est extrêmement douloureux et cruel.
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Congélation vivante : Placer un poisson vivant au congélateur prolonge son agonie.
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Saignée sans insensibilisation : Couper les branchies ou la queue sans avoir assommé ou tué le poisson d’abord provoque une longue agonie.
Conseils pratiques
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Préparez votre matériel : Prévoyez toujours un assommoir, une aiguille ou une tige métallique, et un couteau bien aiguisé.
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Agissez rapidement : Dès la sortie de l’eau, procédez sans attendre pour éviter le stress prolongé.
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Respectez la nature : Ne tuez que les poissons que vous comptez consommer ou qui ne peuvent pas être relâchés.
Tableau récapitulatif des méthodes selon la taille du poisson
Taille du poisson | Méthode recommandée | Matériel nécessaire |
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< 10 cm | Dislocation cervicale + jonchage | Doigts, aiguille |
10–100 g | Percussion crânienne + jonchage | Assommoir, aiguille |
> 100 g | Percussion crânienne ou Ikejime complet | Assommoir, tige métallique |
En résumé
La meilleure méthode est celle qui provoque une perte de conscience immédiate, suivie de la destruction du cerveau et de la moelle épinière. L’ikejime, bien réalisée, est la plus respectueuse et la plus efficace.
Adopter ces gestes, c’est faire preuve d’éthique, de respect pour le poisson et de responsabilité en tant que pêcheur.
N’hésitez pas à vous entraîner sur des poissons non destinés à la consommation pour acquérir le bon geste, et à vous renseigner sur les réglementations locales.
Pour les poissons plus gros il existe une autre solution.Placé le poisson sur le dos insérer un couteau entre les ouies transpercer le crâne en oblique vers les yeux le poisson meurt instantanément.Puis tout de suite après sa mort couper la troisième branchies pour le saigner.