Septembre est un mois charnière pour la pêche en mer. Après la chaleur et la stabilité de l’été, les premières influences automnales commencent à se faire sentir : baisse progressive des températures, vents plus soutenus, jours qui raccourcissent. Pour les pêcheurs, c’est une période à la fois excitante et exigeante. Excitante, car les poissons sont encore nombreux et actifs, exigeante, car les conditions peuvent varier rapidement et demandent de l’adaptation.

Les conditions en septembre : transition douce mais décisive

• Température de l’eau : encore élevée en surface, surtout en Méditerranée et sur la côte Atlantique sud. Elle favorise la présence de poissons pélagiques (thon, bonite, maquereau). Plus au nord (Manche, Bretagne), la baisse se fait déjà sentir et stimule les espèces côtières comme le bar et la dorade.

• Courants et météo : le retour des dépressions automnales apporte des coups de vent, qui brassent les eaux et concentrent la nourriture. Les périodes de calme après un coup de vent sont souvent les plus productives.

• Activité alimentaire : septembre correspond à une phase où les poissons se gavent pour constituer des réserves avant l’hiver. Ils chassent plus volontiers, se rapprochent des côtes et se montrent parfois moins méfiants.

Quelles espèces cibler en septembre ?

Le bar (ou loup en Méditerranée)

Le roi de la pêche sportive en mer. En septembre, il profite des bancs de lançons, mulets ou sardines qui longent les côtes.

• Zones à privilégier : estuaires, plages, têtes de roche, bordures de digues, plateaux rocheux au large.

• Techniques : leurres de surface tôt le matin, jigs pour explorer les chasses, ou appâts naturels (crabe, mulet, céphalopode).

La dorade royale

C’est la pleine saison ! Elle recherche les fonds mixtes, riches en coquillages et petits crustacés.

• Appâts efficaces : coque, couteau, crabe, bibi, ver américain.

• Techniques : surfcasting sur plage sableuse, pêche à soutenir en bateau sur des zones rocheuses.

Le maquereau et la bonite

Actifs en surface, ils se regroupent en bancs massifs.

• Signes à observer : les oiseaux marins plongent sur les chasses, la surface de l’eau frémit.

• Techniques : mitraillette à plumes, cuillère ondulante, petits jigs rapides, traîne légère.

Le thon (rouge, germon, albacore selon les zones)

Septembre est un mois fort pour le thon rouge, surtout en Méditerranée et dans le golfe de Gascogne.

• Pêche sportive : popping et stickbaits lourds sur les chasses, jigging vertical au large, ou traîne traditionnelle.
  ⚠️ Attention : la pêche du thon rouge est soumise à autorisations et quotas.

Les céphalopodes (seiches, calamars, poulpes)

Ils se rapprochent progressivement des côtes, notamment en Atlantique et Manche.

• Technique phare : l’Eging (leurres spécifiques appelés turluttes), en soirée ou de nuit.

Techniques incontournables en septembre

1. Le surfcasting

Idéal pour les soirées d’arrière-saison, quand la plage retrouve son calme.

• Cibles : dorades, bars, raies, parfois soles.

• Conseils : privilégier les coefficients moyens à forts, utiliser des bas de ligne longs et fins pour la dorade, et lancer derrière la première barre de vagues où les poissons fouillent le sable.

2. La pêche aux leurres

C’est LE moment de sortir les leurres de surface. Le bar est particulièrement actif, et voir une attaque éclater en surface est inoubliable.

• Leurres conseillés : stickbaits, poppers, leurres souples imitant le lançon.

• Astuce : varier la vitesse d’animation, car en septembre, les poissons passent vite d’une activité frénétique à une phase plus calme.

3. La traîne

• Près des côtes : idéale pour maquereaux et bonites.

• Au large : pour thonidés et gros pélagiques.

• Matériel : lignes de traîne équipées de plumes colorées, petits poissons nageurs, ou encore calamars artificiels.

4. La pêche au jig

Parfaite pour explorer les chasses de bonites ou de thons, mais aussi pour débusquer bars et lieus jaunes plus profonds.

• Jigs conseillés : métalliques de 20 à 100 g, coloris naturels ou flashy selon la luminosité.

5. La pêche des céphalopodes

• Turluttes fluorescentes : très efficaces à la tombée de la nuit.

• Montage tataki : plusieurs petites turluttes sur une ligne, à dandiner verticalement.

Conseils pratiques pour réussir en septembre

1. Observer avant d’agir : les oiseaux de mer sont les meilleurs indicateurs d’une chasse en surface.

2. Adapter ses horaires : lever du soleil et tombée de la nuit sont les plus productifs. La nuit peut être exceptionnelle pour les céphalopodes.

3. Surveiller la météo marine : en septembre, un coup de vent peut transformer une sortie en galère. Toujours vérifier les bulletins côtiers et prévoir un plan de repli.

4. Matériel polyvalent : une canne surfcasting, une canne leurre, et éventuellement une traîne légère couvrent déjà la majorité des situations.

5. Respecter la réglementation : tailles minimales, quotas, périodes de protection. Par exemple, le bar est soumis à des règles strictes selon les zones (Atlantique nord, Manche, Méditerranée).

6. Éthique du pêcheur : prélever avec mesure, relâcher les prises non désirées, et éviter la surpêche.

En résumé

La pêche en mer en septembre offre une richesse unique : diversité des espèces, conditions encore agréables, forte activité alimentaire. C’est le mois parfait pour combiner plaisir et efficacité, à condition de rester attentif aux changements météo et de savoir adapter ses techniques.

 Le pêcheur patient et observateur y trouvera son compte : des dorades bien charnues, des bars combatifs, des chasses spectaculaires de maquereaux et bonites, et pourquoi pas l’adrénaline d’un thon en surface.